DEUXIEME DIMANCHE APRES LA NATIVITE DU SEIGNEUR - ANNEE B

TEXTES: Gn 15, 1-6; 21, 1-3 / Ps 104 (105), 1-6. 8-9 /

                  He 11, 8. 11-12. 17-19 / Lc 2, 22-40

PREDICATEUR: P. Martin KOTCHOFFA, SVD

THEME: Dieu tient ses promesses

Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, nous sommes au deuxième dimanche du temps de Noël de l’année B. Aujourd’hui nous célébrons la fête de la sainte famille. Et les textes liturgiques nous rappellent que celui qui met sa confiance dans le Seigneur n’est jamais déçu.

En effet, Abraham, notre père dans la foi, a cru en la promesse du Seigneur de faire de lui le père de toute une nation et de lui donner une descendance. Cette foi en la promesse a guidé ses pas de chaque jour. Au moment où tout semblait ne pas concourir en faveur d’Abraham de voir s’accomplir la promesse de Dieu, c’est en ce moment-là que Dieu intervient et lui donne un fils. Cet héritier apporta une grande joie dans la vie d’Abraham qui a vu la main puissante de son Seigneur agir dans l’impossibilité humaine en la rendant possible. C’est probablement à cause de cette expérience qu’Abraham n’hésita pas à répondre à l’appel du Seigneur qui lui demandait de lui sacrifier son fils. Il était probablement convaincu que si Dieu a pu permettre à Sara son épouse de concevoir à un âge si avancé, il est encore capable de relever son fils de la mort afin d’accomplir sa promesse. Il était donc certain, même s’il questionnait cette demande étrange de Dieu qui est le Dieu des vivants et non des morts, que celui-ci «est capable même de ressusciter les morts ; c’est pourquoi son fils lui fut rendu » (He 11, 19). Dieu avait un projet bien plus grand pour Abraham en mettant sa foi à l’épreuve!

Bien-aimé(e)s, quand Dieu fait une promesse, il la tient toujours quel que soit la durée de celle-ci. C’est l’expérience de Siméon a qui Dieu a promis de voir le messie – celui-là qui viendra sauver son peuple. Sa persévérance et patience en cette promesse du Seigneur lui valut de voir le messie. Ainsi donc il pouvait s’en aller en paix.

Bien-aimé(e)s, entre le moment de la promesse et son accomplissement, il y a le temps de la foi, de la confiance au Seigneur. C’est ce temps-là qui bien souvent nous manque et nous empêche de voir s’accomplir pour nous toutes les promesses du Seigneur. On veut souvent vite aller en besogne et finalement on rate l’essentiel. Notre impatience, nous pousse à choisir des chemins tortueux et ténébreux qui se révèlent être très mortel. Notre manque de confiance en Dieu nous rend sceptique de l’accomplissement de sa promesse. Et pourtant Dieu tient toujours ses promesses.

Aussi entre le temps de l’accomplissement et celui de la pleine jouissance de la promesse, il y a le temps de l’épreuve. Quand Dieu nous accorde ce que nous lui demandons, il met notre foi à l’épreuve pour voir si nous le préférerions au-dessus de toute chose, même de ce que nous lui avons ardemment demandé. Quand Dieu éprouve notre foi il vérifie notre attachement à lui et la motivation qui nous lie à Lui. Quand Abraham était confronté avec des difficultés, comme sacrifier le fils que Dieu lui avait donné, il est resté fidèle au Seigneur. Il a préféré le Seigneur par-dessus tout. Il a prouvé que sa foi en Dieu ne dépendait pas de ce qu’il lui accorde mais de ce que Dieu est pour Lui : Son Seigneur qui donne vie à toute chose. Et quand on sort victorieux de telles épreuves alors Dieu nous élève davantage. Il nous comble de grâces et bénédictions bien au-delà de nos attentes. Et c’est l’expérience d’Abraham dont le courage et la détermination ont ému le cœur de Dieu au point qu’il puisse dire : «  Je le jure par moi-même, oracle du Seigneur. Parce que tu as fait cela et n’as pas épargné ton fils unique, je m’engage à te bénir, et à faire proliférer ta descendance autant que les étoiles du ciel et le sable au bord de la mer. Ta descendance occupera la porte de ses ennemis ; c’est en elle que se béniront toutes les nations de la terre parce que tu as écouté ma voix. » (Gn 22, 16-18)

Ces deux réalités de la relation avec le Seigneur doivent instruire nos familles que nous voulons à l’image de celle de Nazareth par la célébration de cette fête de la sainte famille. Les difficultés que rencontrent aujourd’hui nos familles, bien souvent les conduisent au chaos. Nous avons, malheureusement, beaucoup de familles disloquées, brisées et en ruine. Nous avons des enfants qui se retrouvent dans la rue, des femmes et hommes réduits à l’état de célibataires avec des enfants à nourrir, le phénomène grandissant des filles-mères parce que ne bénéficiant pas de la proximité des parents, des femmes renvoyées des foyers parce qu’elles ne conçoivent pas, etc. Tout  ceci étant le fruit de familles en ruine. La célébration d’aujourd’hui nous interpelle donc en tant que couple et famille. Elle nous invite à émuler non seulement l’exemple d’Abraham et de Sara mais aussi et surtout celui de Joseph et Marie qui ont mis toute leur confiance dans le Seigneur. Ils ont fait du Seigneur le socle de leur vie et relation. C’est pourquoi d’ailleurs ils ne se sont pas détournés de Lui. Avec lui, ils parvenaient ensemble à surmonter les obstacles qui se dressaient sur leur chemin. Avec lui ils parvenaient à dépasser leur différence pour se concentrer sur l’essentiel. Ils ont tenu ferme au Seigneur jusqu’à ce que sa promesse s’accomplisse dans leur vie.

Bien-aimé(e)s, devant, souvent, le besoin pressant d’avoir un enfant et surtout un enfant d’un sexe spécifique, les couples et en particulier les femmes se sentent comme obligés de rechercher des solutions urgentes et rapides afin de sauvegarder leur mariage. Une attitude qui bien souvent laisse des séquelles dans leur vie et les réduits à une souffrance perpétuelle. Et pourtant Dieu est là et est capable de tenir sa promesse. C’est Dieu lui-même qui a voulu que l’Homme soit fécond et remplisse la terre. Alors, ne va-t-il pas s’empresser de venir en aide à un couple qui se tourne vers lui et sait attendre patiemment son moment ? Ne va-t-il pas bénir un couple qui persévère en lui ? Abraham et Sara nous donnent la preuve que là où l’homme voit de l’impossibilité, Dieu lui voit une opportunité, une possibilité.

Bien-aimé(e), la promesse que Dieu t’a faite il l’accomplira certainement en son temps ! Ne doute point, ne te presse pas, cesse de bouillonner en toi, n’envie pas les autres mais sois patient(e) et attends le moment de Dieu. Sois serein(e), quand Dieu accomplira sa promesse dans ta vie beaucoup s’émerveilleront pour toi. Mais quand Dieu te mettra à l’épreuve rappelle-toi qu’il n’y a rien qui soit plus important que Dieu et n’oublie pas de le préférer par-dessus tout. Ainsi ouvrira-t-il pour toi de nouvelles portes de bénédictions auxquelles tu ne t’attends pas.

Bien-aimé(e), si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui t’invite à persévérer et à attendre l’accomplissement de sa promesse dans ta vie, n’endurcis pas ton cœur. Amen