SOLENNITE DE L’EPIPHANIE DU SEIGNEUR – ANNEE B

Publié le par SVD TOG

 

 

TEXTES : Is 60, 1-6 / Ps 71 (72), 1-2. 7-8. 10-13 / Ep 3, 2-3a. 5-6 /                                                  Mt 2, 1-12

 

PREDICATEUR : P. Martin KOTCHOFFA, SVD

 

THEME : Venez, adorons le Seigneur!

 

Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, nous célébrons aujourd’hui la fête de l’épiphanie qui est la manifestation du Christ au monde. Et les textes liturgiques nous invitent, tous, à aller à la recherche du Messie afin de lui rendre hommage puisqu’il vient pour dissiper en nous les ténèbres du péché et la nuit de l’incroyance.

L’évangile nous présente une scène pathétique. Le miracle le plus prodigieux dans l’histoire humaine se produit : Dieu se fait homme. C’est pourquoi Isaïe dans la première lecture peut dire avec joie : « Débout, Jérusalem, resplendis. Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. » (Is 60, 1) Cette venue du messie, pourtant annoncée depuis des générations, laisse le peuple élu indifférent. Le peuple de Dieu ne se soucie même pas de cette promesse lointaine de Dieu. Même ceux qui sont chargés de la vie spirituelle du peuple de Dieu c’est-à-dire les prêtres et scribes n’en font même pas leur priorité. Ainsi le miracle se produit dans une discrétion et un apparemment anonymat. Mais, bizarrement, ceux-là qui ne sont pas du peuple élu, ceux-là qui ne croyaient pas au Dieu d’Israël, eux qui étaient spécialistes dans la pratique de l’astrologie, de la divination, etc. attendaient ce moment dont les écritures saintes du peuple hébreux faisaient mention. Et ils ont observés une étoile pas comme les autres, une étoile d’une clarté sans précédente, une étoile qui dominait toutes les autres, une étoile qui attirait à elle toutes les autres comme si leur existence dépendait d’elle et elle seule. Ces mages ont donc compris que le Roi des juifs est finalement né. Loin de rester indifférents à une telle nouvelle, ils se hâtent pour venir lui rendre hommage. Ils se décident de venir adorer ce petit enfant-Dieu qui vient dans ce monde pour y faire rayonner sa paix et sa justice. A côté de ces attitudes, il y a aussi Hérode qui est troublé par une telle révélation. Et qui du coup voit sa position être menacée par cet enfant ! Et la suite de l’évangile nous démontre qu’il a traduit son hostilité envers l’enfant-Dieu en action de destruction de la vie de nombreux enfants innocents et sans défense.

 

Cette scène est bien souvent ce que nous vivons dans notre quotidien. Nous qui prétendons être disciples du Christ, souvent nous vivons dans une complète indifférence de ses préceptes. On n’a pas le souci des choses de Dieu. Le sacré ne nous dit absolument rien. Au fait tout est ordinaire pour nous. Cette indifférence pousse beaucoup à être des électrons libres dans nos églises c’est-à-dire n’appartenant à aucun mouvement ou association et ne contribuant en rien à l’édification de la communauté paroissiale. Cette indifférence va même jusqu’à une certaine forme de « je m’en foutisme » dans nos rapports avec les autres. Le prochain n’a aucune importance pour nous. Ainsi, venir en aide à une personne dans le besoin n’est plus, pour nous, un devoir chrétien mais une option.

Au-delà de l’indifférence, certains développent une hostilité envers l’église et le message évangélique qu’elle prêche. Bon nombre de nous, qui prétendons être des chrétien(ne)s, sommes souvent à la base de la destruction de l’Eglise. Car le message Evangélique qu’elle prêche met à nu nos œuvres ténébreuses. Et donc, comme Hérode, on se présente comme des agneaux mais au fond nous sommes des loups rapaces prêts à dévorer notre proie à la moindre occasion. C’est une telle attitude qui justifie souvent le fait que quand on se retrouve dans les instances de décisions de la nation on s’acharne à faire adopter des lois qui vont à l’encontre de la vie morale enseignée par l’Eglise ou bien dans le pire des cas on veut contrôler l’église et ses pasteurs afin qu’ils prêchent ce que nous voulons et non pas ce que Dieu veut.

Malgré toutes ces attitudes néfastes de certains, il y a ceux qui sont animés de la soif de Dieu et qui recherche sa face jour et nuit. Ce sont ceux qui s’efforcent d’accomplir la volonté de Dieu en toute chose, ce sont ceux qui ont mis Dieu avant toute chose. Ils sont comme ces mages qui ont tout laissé pour venir au pied de Jésus. Ils ne sont pas venus les mains vides mais les mains bien chargées de cadeaux de grande importance. L’or, qui est le symbole de la royauté, confirme que Jésus est Roi ; l’encens, qui est un symbole sacerdotal puisqu’utilisé par le prêtre au temple pour le sacrifice, préfigure déjà que Jésus est le grand prêtre par excellence qui offre le sacrifice parfait à Dieu son Père ; enfin la myrrhe, qui est utilisée pour parfumer les corps, préfigure déjà la mort du Christ pour la rémission des péchés.

Ainsi donc à l’image de ces mages, ceux qui sont des assoiffés de Dieu, viennent au pied de Jésus les mains chargées de tous ce qu’ils portent comme biens et comme misères. Au pied de Jésus ils déposent leurs misères. Au pied de Jésus ils déposent leurs biens. Ce sont eux qui s’engagent activement dans la construction tant matérielle que spirituelle de leur communauté paroissiale. Ce sont eux qui ont toujours souci des pauvres, marginalisés, malades, etc. qu’ils rencontrent sur leur chemin car voyant en eux le visage du Christ !

 

Bien-aimé(e) dans le Seigneur, quelle attitude est la tienne devant ce miracle que Dieu dans son amour nous fait connaître ? Es-tu indifférent(e), hostile, ouvert(e) à cette révélation ? Tout compte fait si tu fermes tes yeux et oreilles pour ne pas saisir cette révélation ce sont ceux que tu considères comme païens qui viendront t’apporter le message du Christ. N’est-ce pas la raison pour laquelle l’étoile a conduit les mages jusqu’à Jérusalem ? Les mages, ces païens, devaient apporter au peuple élu le message qui les concernaient et qu’ils négligeaient. Un message qui s’est maintenant étendu à toutes les nations. C’est ce que Saint Paul nous rappelle dans son épître aux Ephésiens : « toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile » (Ep 3, 6)

 

Bien-aimé(e) si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui t’invite à venir adorer le messie comme l’ont fait ces mages, n’endurcis pas ton cœur. Amen

 

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