SEPTIEME DIMANCHE DE PAQUES DE L’ANNEE B
TEXTES : Ac 1, 15-17. 20-26 / Ps 102(103) / 1 Jn 4, 11-16 /
Jn 17, 11b-19
PREDICATEUR : P. Martin KOTCHOFFA, SVD
THEME : Vous n’êtes pas du monde
Bien-aimé(e)s nous sommes au septième dimanche de pâques. Nous sommes invités par les textes liturgiques à agir en contradiction avec l’esprit du monde.
Jésus sait que sa vie terrestre tire à sa fin et que bientôt il ne sera plus là physiquement avec ses disciples. Il sait que le monde tel qu’il est n’agit pas toujours selon les commandements de Dieu. Il sait que beaucoup de personnes voient d’un mauvais œil la vie nouvelle qu’il propose et que ses disciples essayent de vivre. Il sait également que ses disciples sont de tempéraments différents. Il est conscient qu’il est leur point de convergence et centre d’unité. Du coup, son absence physique pourrait, s’ils ne prennent garde, les disperser.
Alors Jésus demande à son Père, premièrement, d’inscrire dans leurs cœurs le désire d’unité comme Lui et le Père sont Un. Cela veut dire que malgré leur différence qu’ils parviennent à s’aimer mutuellement. N’est-ce pas ce que saint Jean nous rappelle dans la deuxième lecture : « Bien-aimé(e)s, puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres » (1 Jn 4, 11). Ainsi leur différence deviendra une source de richesse et non de division.
Deuxièmement il demande une autre chose fondamentale à son Père, c’est de garder ses disciples du « Mauvais ». Jésus ne demande pas que ses disciples soient enlevés du monde comme pour les préserver éternellement. Mais il demande qu’ils soient gardés de ne pas tomber dans l’esprit du monde. Qu’ils ne fassent pas comme le monde. Qu’ils ne suivent pas les chemins tortueux en abandonnant son message. Qu’ils n’agissent pas comme des personnes qui n’ont pas d’espérance. Ceci veut dire que ses disciples sont appelés à transformer le monde, et non à être transformés par le monde. Leur présence dans le monde doit y faire rayonner la lumière du Christ. Et une telle réalité n’est possible que s’ils prennent conscience qu’ils n’appartiennent pas au monde même s’ils sont dans le monde. Qu’ils reconnaissent qu’ils sont en marche vers la maison du Père et donc étrangers et pèlerins sur terre. Ils ne doivent donc pas restés attachés au monde au point de perdre foi en Jésus.
Bien-aimé(e)s voici deux demandes de Jésus qui sont intimement liées l’une à l’autre. C’est l’unité dans la diversité qui leur permettra de parler de Jésus au monde et de vivre selon l’esprit de Jésus en ce monde. C’est en étant unis qu’ils pourront faire face aux persécutions de ce monde et ne pas céder aux tentations de ce monde. C’est en étant unis qu’ils pourront se reconnaître comme héritiers du Royaume, donc n’appartenant pas à ce monde. C’est en étant Unis qu’ils feront la différence dans ce monde.
Mais, en regardant l’Eglise du Christ aujourd’hui, peut-on dire qu’elle est Une et qu’elle se distingue du monde ? Les multiples divisions que le Corps du Christ a connu et le désir de plus en plus grandissant de ses membres de posséder les biens de ce monde, rend souvent difficile leur témoignage. Etant attachés à ce monde, l’église du Christ peine à se démarquer du monde. Elle est souvent plongée dans des compromis et n’est plus libre de témoignage authentique.
Bien-aimé(e)s, on ne peut pas poursuivre deux lièvres à la fois. Hélas, c’est souvent ce que nous faisons en tant que chrétien(ne)s. On veut prendre notre déjeuner à la table du Seigneur et ensuite notre diner à celle de Satan. Comment pourrions-nous donc librement témoigner du Christ en rejetant les œuvres du Malin ?
Le christ nous rappelle par sa prière d’aujourd’hui que nous n’appartenons pas au monde ainsi donc nous devons apprendre à agir comme des Héritiers du Royaume des Cieux. Et c’est aujourd’hui que nous devons prendre cette décision. Aujourd’hui que nous devons apprendre à nous distinguer du monde de par nos œuvres et attitudes.
Bien-aimé(e) si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur te disant que tu n’es pas de ce monde et que tu dois agir différemment n’endurcis pas ton cœur. Amen