La joie d'un peuple: le premier prêtre de Danyi Elavanyo

Publié le par SVD TOG

Ordination de Jean-Marie Vianney (SVD) à Danyi Elevanyo

ord2011jma01Le samedi, 23 juillet 2011, Monseigneur a ordonné le premier fils de Danyi Elavanyo en la personne de ALUKU Jean-Marie Vianney(SVD). C’est toute la paroisse des Sts Martyrs de Luganda pour ne pas dire tout le canton de Elavanyo qui était réuni pour célébrer et vivre ce premier événement de leur histoire. Lisons la méditation circonstancielle de son Excellence.

 

Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure

Frères et Sœurs en Christ,
Au début de notre méditation de cette messe d’ordination, nous voulons avant tout nous souvenir et rendre grâce au Seigneur. Oui nous nous souvenons de papa ALUKU et de maman ALUKU, parents de l’ordinant de ce jour. Le Seigneur a passé par eux pour donner la vie à celui à qui nous allons imposer les mains ce matin pour qu’il soit fait prêtre de Jésus Christ. Ils ne sont plus avec nous mais ils sont plus proches de nous, car nous espérons qu’ils sont au ciel devant le Prêtre éternel. Le Seigneur a voulu qu’ils vivent cette belle cérémonie d’ordination là où est célébrée la liturgie céleste, là où siège à la droite du Père, le Prêtre Eternel Jésus Christ.
Frère Jean-Marie Vianney, votre maman n’a pas vu sur cette terre, votre entrée au séminaire. Votre papa quant à lui, a entendu la bonne nouvelle de votre ordination sacerdotale. Il s’est réjoui d’apprendre qu’enfin, un enfant de Danyi-Elavanyo, son enfant, sera ordonné prêtre selon l’ordre du Roi Melchisédech. Comme Moïse, qui n’a pas eu la grâce de mettre pied dans la terre promise mais de l’apercevoir de loin, votre papa a eu la grâce de vivre ce jour à partir du ciel. Décédé le 5 juin 2011, 53 jours avant ce jour de grâce, il a certainement comme le vieillard Siméon, dit au Seigneur en apprenant la nouvelle de votre ordination : « O Maître Souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, car mes oreilles ont entendu dire que mon fils Jean-Marie Vianney sera ordonné prêtre ».
Oui, nous rendons grâce à Dieu pour la foi qu’ils ont vous communiquée comme un trésor de vie. Au baptême, ils vous ont donné un nom ; un joli nom : Jean-Marie Vianney, le Saint patron des prêtres. . Aujourd’hui vous allez devenir un autre Jean-Marie Vianney prêtre. Certes, non pas le Curé d’Ars, mais Jean-Marie Vianney SVD !
C’est quoi donc un prêtre ? La définition d’un prêtre n’est pas à chercher dans un dictionnaire Larousse, ni dans une encyclopédie, ni sur Google (moteur de recherche internet) mais dans la parole de Dieu.
Pour Larousse ou le Petit Robert, le prêtre c’est celui qui a reçu le 3e ordre majeur de la religion catholique. Cette définition vient du Petit Robert 2006. Elle est juste, mais là où elle pèche par erreur, c’est que Larousse trouve le féminin de prêtre qui est prêtresse. C’est-à-dire femme ou fille de la religion païenne attachée au culte d’une divinité. Il a une autre erreur d’ordre historique. En parlant du prêtre comme celui qui a reçu le 3e ordre majeur, le dictionnaire fait allusion au sous-diaconat qui est 1er ordre majeur, le diaconat 2e ordre et le presbytérat 3e ordre. Mais depuis le Concile, le sous-diaconat a été supprimé. Ce qui fait que le prêtre n’est plus celui qui a reçu le 3e ordre mais plutôt le 2e. Le 3e ordre c’est l’épiscopat. C’est pour cela que nous disions plus haut que pour connaître le prêtre ce n’est pas dans le dictionnaire que nous trouverons la lumière.
Le prêtre est un homme choisi parmi les hommes, revêtu d’une mission sacerdotale pour agir in persona Christi. On ne se donne pas cet honneur, on le reçoit par appel de Dieu. (Heb 5, 4). Le Christ lui-même bien qu’il soit le Prêtre Souverain ne s’est pas attribué la gloire de devenir Grand-Prêtre. Il l’a reçu de celui qui a dit : « Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré ». Et c’est lui encore qui dit aujourd’hui : « ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure ».
Mais attention ! quand la lettre aux Hébreux dit que personne ne s’attribue cet honneur, c’est pour rappeler que c’est dans une attitude humble, vis-à-vis de Dieu et vis-à-vis des hommes, qu’on montre qu’on est choisi pour cet honneur. La Vierge Marie l’a admirablement exprimé: « Il élève les humbles, il comble les affamés et renvoie les riches les mains vides ». Le prêtre est un choisi parmi les hommes, mais il est aussi un tout autre. Il n’est pas un tout autre parce qu’il est choisi, mais il exerce un ministère qui est celui d’un tout autre : Jésus Christ. Si le prêtre est un choisi, sur quel critère Dieu se base-t-il pour faire son choix ? Ce n’est pas un tirage au sort comme les apôtres l’avaient fait en choisissant Matthias pour remplacer Judas. Dieu a un seul critère pour choisir. C’est son libre amour qui nous a formés tous, prêtre ou non prêtre dans le sein maternel. « Avant de te former, je t’ai connu ; depuis le ventre de ta mère, j’ai mis la main sur toi. »
Si c’est Dieu qui fait le choix, pourquoi a-t-il attendu, depuis des années que sa parole est parvenue ici à Elavanyo, pour que toi Jean-Marie Vianney tu sois le 1er fils d’Elavanyo à accéder au sacerdoce ?
Dieu seul peut donner la réponse à cette question. Mais ce que nous pouvons dire, nous le trouvons dans l’écriture sainte. Beaucoup sont appelés, mais peu ont répondu à l’appel. C’est librement que le Seigneur fait son choix, c’est librement que les hommes répondent à son appel.
Nous avons écouté dans la 1ère lecture comment Dieu a appelé le prophète Isaïe et comment il a répondu à l’appel du Seigneur. Un roi vient de mourir, il s’agit du roi Osias. Nous sommes dans les années 740 et 736. Isaïe va au temple, il voit le Seigneur assis sur un trône très élevé. Ce jour-là, le Seigneur a porté un habit dont la traîne remplissait le temple. (La traîne) cela veut dire que la partie d’un habit est long qui traine à terre, à son bout arrière. C’est comme le cafard-magnan.
Le Seigneur est entouré d’Anges qui se criaient l’un à l’autre : Saint, Saint, Saint, le Seigneur le Tout Puissant. Au milieu de ces acclamations, les portes se mirent à trembler et le temple se remplissait de fumée. Et Isaïe crie : « Malheur à moi je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impurs et mes yeux ont vu le Seigneur le Tout Puissant ». L’un des Anges, prend une pierre brûlante (d’une braise pour brûler l’encens) et toucha la bouche d’Isaïe et dit : « ton péché est effacé ». Et alors Isaïe entendit une voix « Qui enverrai-je, qui donc ira pour nous » ? Et Isaïe répond : "me voici envoie-moi".
ord2011jma02.JPGL’appel du Seigneur est d’abord une demande. Le Seigneur qui nous a formés, le Tout Puissant demande : « qui ira pour nous » ? Tu as entendu cette demande du Seigneur et comme Isaïe, tu as dit : me voici Seigneur, envoie-moi. Dieu a communiqué à tes supérieurs, c’est-à-dire à l’Eglise ta réponse. Ils t’ont appelé au sacerdoce par la lettre dimissoriale signée à Kinshasa le 10 mai 2011. Cette lettre nous a été communiquée, donnée par votre père provincial pour que tu sois ordonné et envoyé, comme le Christ avait envoyé les douze avec un mandat bien rédigé. Les thèmes forts de ce mandat, les voici : « vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Ne vous procurez ni or, ni argent, ni monnaie à mettre dans votre ceinture. Dans tout village ou ville où vous entrerez, donnez la paix à cette ville ou village ».
Autrement dit, Jean-Marie Vianney, le Seigneur te veut tout entier à lui. Amen
P. Arnold EKLU

 

Source: http://www.diocesedekpalime.tg/actualite.php?id_scat=910


 

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